4.3.1 Promotion de Vulgarisation à une population élargie dans la zone cible
Afin de diffuser une activité à un public plus large, il est nécessaire d’informer la population cible de la signification, de la nécessité et des avantages de l’activité. Dans les projets de gestion des ressources soutenus par des donateurs externes, l’agence de contrepartie ou les dirigeants de l’organisation de gestion des ressources servent souvent de point de contact pour discuter et convenir des activités à entreprendre. On s’attend à ce que les activités soient diffusées auprès de la population locale par l’intermédiaire des fonctionnaires de l’agence de contrepartie et des dirigeants de l’organisation de gestion des ressources.
Cependant, dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest comme le Sénégal, où le système des agents de vulgarisation n’a pas pris racine, un nombre limité d’homologues et de responsables d’organisations de gestion des ressources sont en mesure de communiquer directement les objectifs de leurs activités à un nombre limité de personnes. Dans pareil contexte, comment accroître l’efficacité de la vulgarisation dans la zone cible ? En d’autres termes, quelles sont les approches permettant d’atteindre un grand nombre de résidents locaux ? Trois approches sont décrites ici.
- Introduire une approche de sensibilisation directe auprès des habitants locaux.
- Planifier et mettre en œuvre des programmes de sensibilisation, tels que des semaines de l’environnement ou autre campagne.
- Utiliser les événements annuels existants et les institutions locales ancrées dans la vie de la population locale pour contribuer aux activités de vulgarisation.
Introduire une approche de sensibilisation directe auprès des habitants locaux.
L’approche PRRIE (Participatory Rural Development and Resource Management by Integrated Training for Equal Opportunity), que la JICA applique depuis 2001 dans ses projets d’assistance au secteur du développement rural et communautaire au Sénégal, au Malawi et à Madagascar, est une approche qui travaille directement avec un grand nombre de personnes au niveau local. (PRRIE : Participatory Rural Development and Resource Management by Integrated Training for Equal Opportunity) (ci-après l’approche PRRIE)
Cette approche consiste à former des conférenciers résidents qui joueront le rôle de plaque tournante pour la diffusion de l’information auprès des résidents et à établir un réseau de contacts couvrant l’ensemble des résidents des communautés cibles. Pour les bailleurs de fonds externes, cette approche et le budget nécessaire à sa mise en œuvre doivent être intégrés dès la conception du projet.
Si l’activité en question n’est pas intégrée de cette manière, l’approche présentée aux points (2) et (3) ci-dessous peut être tentée.
10. Cinque principes de l’approche PRRIE
L'approche PRRIE est une approche qui offre une formation complète et équitable à la population locale afin de renforcer les capacités de la majorité de la population locale et de la motiver collectivement à passer à l'étape suivante. La formation sera basée sur les cinq principes suivants
- (1) Organiser la formation sur place,
- (2) Utiliser les ressources locales pour mettre en œuvre la formation,
- (3) Partir des besoins locaux,
- (4) Ne pas sélectionner les participants,
- (5) Former le plus grand nombre de personnes possible,
Lorsqu'une activité spécifique de gestion des ressources est identifiée comme un besoin de la communauté, les informations nécessaires à la mise en œuvre de cette activité de gestion des ressources sont transmises par TOT à une personne qui sert de pivot à un réseau de contacts couvrant l'ensemble de la communauté (c'est-à-dire les instructeurs de la communauté). Le nombre de participants par session de formation est d'environ 20, et le nombre d'instructeurs communautaires à former varie en fonction de la taille de la zone cible.
Planifier et mettre en œuvre des programmes de sensibilisation, tels que des semaines de l’environnement ou autre campagne.
Pour impliquer directement un grand nombre d’habitants locaux dans les activités de gestion des ressources, il est possible d’organiser des événements tels que la Semaine de l’environnement ou autres campagnes afin de susciter l’intérêt de nombreuses personnes. Cela peut viser à renforcer l’impact des activités de gestion des ressources. Par exemple, comme mentionné dans la section 3.2.3 “introduire des mesures incitatives pour motiver”, (3) Création de mécanismes pour soutenir la motivation, une campagne de libération de cymbiums juvéniles a été organisée pour plusieurs communautés à travers Grand Côte et Petit Côte, ce qui a suscité l’intérêt d’un plus grand nombre de personnes dans la zone cible.
Utiliser les événements annuels existants et les institutions locales ancrées dans la vie de la population locale pour contribuer aux activités de diffusion.
Même si un événement tel qu’une campagne est organisé, son efficacité sera limitée tant que la campagne ne touchera qu’une petite partie de la population de la zone cible. En s’adressant directement à un grand nombre de personnes par le biais de diverses opportunités, il est possible d’augmenter considérablement le nombre de personnes qui connaissent les activités de gestion des ressources et y participent.
En plus d’impliquer les organismes centraux qui servent de points d’ancrage pour les activités de gestion des ressources, il est possible d’organiser des cours d’éducation environnementale axés sur le thème de l’événement pour les enseignants et les élèves des écoles primaires et secondaires de la région. De plus, des activités de sensibilisation aux activités de gestion des ressources peuvent être menées lors d’événements communautaires tels que les festivals organisés par des groupes de femmes de la communauté à l’occasion de la Journée internationale des femmes, qui est un événement annuel. Cela permet d’utiliser les institutions éducatives et les événements enracinés dans la région pour sensibiliser directement les résidents et renforcer l’efficacité des activités de sensibilisation.
37. Impliquer les enseignants et les enfants par le biais de cour d’éducation à l’environnement
Les enfants sont des participants importants aux activités de gestion des ressources, tout comme les adultes vivant dans la zone cible. En effet, en faisant participer les enfants à des cours d'éducation à l'environnement, on suscite leur intérêt pour l'environnement mondial et l'utilisation durable des ressources, intérêt qu'ils transmettent ensuite à leur famille, ce qui permet à l'intérêt pour la gestion des ressources de s'étendre à l'ensemble des ménages. COPAO, un projet de la JICA, fournit aux enfants une éducation environnementale sur l'objectif et l'importance du lâcher de cymbiums juvéniles, ce qui peut amener les enfants à aborder le sujet à la maison ou à s'intéresser à la gestion des ressources dans leur propre foyer. Les enfants qui ont participé aux cours ont abordé le sujet à la maison et ont participé eux-mêmes à la collecte et à la libération des alevins de cymbidium sur la plage.
38. Utiliser le festival de la Journée mondiale de la femme pour sensibiliser les femmes
Un sketch sur l'utilisation durable des ressources halieutiques, interprété par des femmes du village, a été préparé à l'occasion du festival du 8 mars 2023, Journée internationale des femmes, afin de promouvoir les activités de gestion des ressources par le biais du théâtre auprès des femmes du pays et de l'étranger qui s'étaient rassemblées à cette occasion. Grâce à ces événements, les activités de lâcher d'alevins de cymbidium de la campagne ont été promues directement auprès des femmes cibles, ce qui a permis une sensibilisation aux activités et une augmentation considérable du nombre de participants à la campagne.