Cas

Cas 3-9 Amélioration de l’habitat par l’installation de récifs artificiels pour poissons : une étude de cas au large de Bargny en Petite-Côte.

Mots-clés

Bargny, récifs artificiels, OFCA, récifs en blocs de béton, CRODT, comité de gestion

Contexte

Un projet d’installation de récifs artificiels de poissons au large de Bargny à Petite Côte, avec le soutien de l’Overseas Fisheries Consultants Association (OFCA) du Japon, a été mis en œuvre à partir de 2001 dans le but de réhabiliter les ressources halieutiques et d’établir un système de ressources autour des récifs de poissons par les pêcheurs. Comment se sont déroulées ces activités ?

Contenu

La zone au large de Bargney a été choisie comme zone d’implantation des récifs artificiels de poissons car elle était facile à surveiller. Elle était aussi très peu pourvue en récifs naturels, ce qui allait faciliter l’impact de l’installation des récifs de poissons. 6 récifs artificiels en blocs de béton de 3m de côté ont été placés sur une circonférence de 30m de diamètre et des roches naturelles pesant 500kg chacune ont été placées sur 130m3 à l’intérieur de cette zone pour créer un monticule conique avec un diamètre de base de 13m et une hauteur de 3m. Après l’installation des récifs, la DPM et le CRODT ont mené des activités de sensibilisation auprès des pêcheurs de la zone et un comité de gestion composé de représentants des pêcheurs des 5 villages côtiers (Rufisque, Sendou, Menam, Yène et Bargny) a été formé. Le comité, sur le conseil du CRODT, a imposé une interdiction totale de la pêche dans la zone où les récifs avaient été installés afin de protéger les ressources, et a inscrit cette mesure dans l’arrêté départemental de Rufisque.

Dans l’étude de développement menée par la JICA, la conversion d’une zone d’interdiction de pêche en zone de pêche de récifs à utiliser et à gérer a été tentée afin de créer un système de gestion des récifs artificiels par les habitants eux-mêmes. Pour que la gestion des récifs soit assurée par les habitants eux-mêmes, il est en effet indispensable que ceux-ci assurent les coûts de gestion. À la fin de l’étude de développement, cependant, il a été conclu que la gestion complexe de la pêcherie utilisée en même temps que gérée par les habitants n’avait presque pas fonctionné.

Lorsque la situation actuelle a été vérifiée en 2020, la zone où les récifs artificiels ont été installés était gérée par le comité de gestion local comme une zone de pêche limitée dans le but de créer et de réhabiliter les habitats des ressources halieutiques. Selon les pêcheurs locaux, l’effet de protection des ressources des récifs artificiels permettrait la reconstitution des ressources halieutiques dans les eaux environnantes.

Savoir acquis

Si l’on revient sur l’historique du projet de récifs artificiels au cours de ces 20 dernières années, il n’est pas réaliste au Sénégal d’adopter un système de gestion compliqué d’une certaine manière dans lequel les récifs sont aussi gérés qu’utilisés par les habitants. Dans le contexte de l’initiative du gouvernement sénégalais visant à établir des aires marines protégées, ce système de gestion est actuellement considéré comme souhaitable que la zone de récifs artificiels soit gérée de la même manière par un comité de gestion local comme une zone de pêche limitée.

Chapitre du guide relatif à cette étude de cas

Chapitre 3 Mise en œuvre des mesures de gestion des ressources

3.1.3 Amélioration de l’habitat

Les méthodes visant à améliorer l’habitat du stock comprennent l’établissement de zones de pêche protégées et restreintes pour la conservation des nurseries de poissons juvéniles, la création de nurseries avec des récifs artificiels et la plantation de mangroves pour servir de zones de nurserie.

Situation à laquelle cette étude de cas pourrait se référer

Ce cas peut être utilisé comme une étude efficace visant à l’amélioration de l’habitat des ressources halieutiques marines en utilisant la méthode de mise en place de récifs artificiels pour poissons. En particulier, il y a de nombreux points de comparaison voire d’opposition dans le cas de la création d’un récif artificiel de poissons au large de la côte de Yène. C’est ce dont nous allons discuter ci-dessous.