Cas 3-11 Amélioration de l’habitat par des plantations de mangroves : le cas du delta du Saloum, au centre du Sénégal.
Mots-clés | Mangroves, Delta de Saloum, village de Djirnda, pépinière, graines vivipares |
Contexte | Les zones de mangrove, qui se développent à la frontière entre les zones marines et terrestres, jouent un rôle important comme zones d’alevinage pour les poissons et autres ressources halieutiques. Quelles sont les raisons pour lesquelles les habitants des localités disséminées dans le delta du Saloum, une zone de mangrove située au centre du Sénégal, ont mené des activités de plantation de palétuviers ? |
Contenu | Dans le village de Djirnda dans le delta du Saloum, les femmes ont commencé à planter volontairement des palétuviers vers 1990. En effet, elles avaient le sentiment que les mangroves autour de leur village se détérioraient et que la pêche était en déclin. Les mangroves plantées par les femmes ont atteint 1 à 2 mètres de hauteur au cours des 10 premières années. La plantation de mangroves lancée par les femmes du village a été soutenue par le projet de la conservation de mangroves, mené par la JICA, puisqu’elles voulaient étendre leur forêt de mangroves. Dans le village de Djirnda, une journée de plantation de mangroves est fixée une fois par an. Pour se préparer à cette journée, les villageoises collectent des graines vivipares de palétuviers aux alentours du village. Le jour de la plantation, toutes les femmes du village sont présentes, divisées en deux groupes : celles chargées de planter des mangroves et celles chargées de préparer le déjeuner. Une cinquantaine de femmes se rendent sur le site de plantation, en chantant et en dansant au rythme des calebasses sphériques et des tambours. Elles portent sur la tête des sacs en tissu remplis de graines vivipares de palétuviers qu’elles ont récoltées jusqu’à la veille. Lors de la plantation, de nombreuses femmes s’alignent en rang et commencent à planter les graines vivipares d’une manière similaire à la plantation du riz japonais. À côté d’elles, trois femmes marquent le rythme avec calebasses et tambours, et les autres femmes travaillent au rythme. Entre les opérations, elles peuvent étancher leur soif avec un thé arabe appelé “ataya”. Le rythme des tambours avance le tempo du travail. Le déjeuner, préparé au village par un autre groupe, arrive à la plantation. Le riz, le poisson et les légumes sont servis dans plusieurs grands bols, et les femmes savourent leur repas ensemble sous le ciel bleu après avoir terminé leur travail. Le jour de la plantation de mangroves est comme un festival pour les femmes. |
Savoir acquis | Dans le village de Djirnda, la plantation de mangroves fait désormais partie du calendrier annuel du village, et les femmes qui sont artisanes de cette activité attendent ce jour comme si c’était une fête. Il s’agit d’un exemple instructif pour la durabilité des activités de gestion des ressources. |
Chapitre du guide relatif à cette étude de cas | Chapitre 3 Mise en œuvre des mesures de gestion des ressources 3.1.3 Amélioration de l’habitatLes méthodes visant à améliorer l’habitat des ressources comprennent la création de zones de préservation ou de zones de restriction de la pêche visant à protéger les zones d’alevinage, la création d’habitats par le biais des récifs artificiels ainsi que la reforestation de mangroves pour créer des nurseries. |
Situation à laquelle cette étude de cas pourrait se référer | Lorsque l’on essaie de promouvoir les activités de plantation de mangroves dans le cadre des efforts de conservation des zones d’alevinage pour les poissons et les crustacés, ce cas de femmes qui plantent des mangroves pour le plaisir dans le cadre d’un événement villageois annuel est une référence utile. |