Cas 3-25 Création de mécanismes de stimulation : cas de campagne de relâchage des naissains de cymbium.

Cymbium, fixation des périodes de fermeture de la pêche, village de Nianing, carte tamponnée, motivation pour les activités, campagne de relâchage des naissains, COPAO, Journée mondiale de la femme

La gestion des ressources en poulpe s’est étendue à tout le département de Mbour et est devenue un exemple réussi de cogestion des ressources halieutiques par les communautés. En revanche, la gestion des ressources en cymbium n’a été effectuée que par quelques communautés qui ont relâché des naissains de cymbium en petites quantités en avril 2022, et ne s’est pas répandue en tant qu’activité continue de gestion des ressources. Par conséquent, les captures de cymbium ont considérablement diminué et la taille des cymbiums débarqués s’est réduite. En raison de l’échec des expériences passées, la population locale n’était pas très enthousiaste à l’idée d’entreprendre des activités de gestion des ressources en cymbium. Dans ces conditions, comment motiver les habitants à entreprendre des activités de gestion des ressources en cymbium ?

Historique de la gestion des ressources en cymbium à Petite-Côte.

Au cours de la première année des activités pilotes dans le cadre de l’étude de développement de la JICA qui a débuté en 2003, la gestion des ressources en poulpe (instauration d’une saison de fermeture et introduction de pots à poulpe pour le frai) et en cymbium (instauration d’une saison de fermeture et relâchage des naissains) a été introduite dans le village de Nianing. L’année suivante, cette activité a également été mise en œuvre dans les villages voisins de Mballing et Pointe Sarene. Au cours des 20 années suivantes, la gestion des ressources en poulpes s’est étendue à l’ensemble du département de Mbour et est devenue un exemple réussi de cogestion communautaire des ressources halieutiques, les parties prenantes de la chaîne de valeur renforcent leur coopération, comme exemple la société de pêche qui appuie la fabrication de pots à poulpes pour la ponte.

En revanche, bien que la gestion des ressources en cymbium ait été mise en œuvre dans les trois villages susmentionnés, après l’achèvement de l’étude de développement, le repos biologique n’a pas été poursuivi et, en 2022, seul un petit nombre d’acteurs s’est engagé à relâcher des naissains de cymbiums. L’absence d’activités généralisées de gestion des ressources en cymbium s’explique par le fait que les débarquements de cymbium représentaient 65 % du total des débarquements de fruits de mer dans la région de Nianing à l’époque. Également, le cymbium était pêché de manière stable tout au long de l’année et qu’il était considéré comme une ressource cible importante pour le maintien des opérations de pêche à petite échelle à Nianing et aux villages voisins. La situation qui s’est également produite est : lorsque ces derniers observaient un arrêt de pêche du cymbium, les autres pêcheurs venant d’autres villages entrer dans leur zone pour pêcher le cymbium.

En conséquence, les captures et la taille des cymbium ont considérablement diminué dans la zone de Nianing.. L’absence d’activités généralisées de gestion des ressources a engendré l’épuisement du stock. Face à cette diminution de leur prises Les pêcheurs qui tiraient leur principal moyen de subsistance de cette capture ont été contraints de se tourner vers d’autres espèces.

Attitudes des habitants de Petite-Côte à l’égard de la gestion des ressources en cymbium.
En avril 2022, les pêcheurs de Sindia, Sud dont le village de Nianing , ont été interrogés. Ils sont tout à fait conscients que les prises de cymbium ont considérablement diminué au fil des ans. Bien qu’il y ait encore quelques personnes qui relâchent des naissains de cymbium, ils sont d’avis que la mise en place d’une période de fermeture de la pêche au cymbium dans un ou plusieurs villages n’a que peu d’effet, et qu’il n’y a à l’heure actuelle pas d’élan pour mettre en place un repos biologique Ceci est dû à la mémoire des activités passées de gestion des ressources qui ne se sont pas répandues. D’autre part, ils sont d’avis qu’ils aimeraient poursuivre les activités en cours comme le relâchage des naissains de cymbium même si c’est à petite échelle

Ainsi, bien que les habitants du village de Nianing souhaitent procéder à des relâchages de naissains de cymbium, les expériences antérieures infructueuses en matière de gestion de cette ressource ont entraîné une attitude réticente de leur part. Compte tenu de cette situation, il est nécessaire de remotiver les acteurs pour cette activité de gestion des ressources en cymbium. Pour ce faire, les activités de la campagne ont été considérées comme un moyen approprié d’impliquer davantage de personnes dans cette activité et de susciter leur intérêt, en reprenant le relâchage de naissains, une activité qui a été poursuivie, bien que de manière limitée.

Mécanisme de renforcement de la motivation
Pour remotiver les personnes ayant en mémoire des activités passées de gestion des ressources en cymbium qui n’ont pas abouti, le COPAO a mis simultanément en place une campagne de reâchage de naissains de cymbium sur une période de 14 mois allant de mai 2022 à juillet 2023, dans deux localités de la Grande-Côte (Lompoul et Fass Boye) et deux localités de la Petite-Côte (Nianing et Djifer), comme dispositif de motivation des communautés à participer à la même activité.

Les objectifs, les méthodes et les résultats attendus de cette activité ont été discutés et convenus avec les membres des bureaux exécutifs des CLPA, points de contact pour les activités au sein de la communauté. Pour la motivation, la femme transformatrice qui a apporté les naissains relâchés a reçu un tampon sur son carnet, et un prix d’une valeur de 1 500 francs CFA a été remis à ceux qui se sont inscrits et ont rempli leur carnet de tampons (équivalant à 200 naissains). Une simple cérémonie de présentation a également été organisée devant les nombreux participants à la réunion, afin de renforcer le sentiment d’accomplissement. En outre, les meilleures participantes ont été invitées à la Journée mondiale de la femme le 15 mars 2023 dans le village de Nianing, où elles ont reçu sur le podium un prix supplémentaire et une lettre de remerciement pour leurs efforts.

Les femmes de la communauté de la Grande-Côte ont relâché des naissains dans le passé, mais elles ne savaient pas exactement pourquoi elles le faisaient. Grâce à cette campagne, nous avons reçu des commentaires indiquant qu’elles en comprennent maintenant les raisons.

La campagne a aidé de nombreux participants à comprendre les raisons pour lesquelles ils relâchaient des naissains et leur a donné un sentiment de motivation et de réussite dans leurs activités. Au total, plus de 150000 naissains ont été relâchés dans les quatre régions pendant la durée de la campagne. Les méthodes de campagne peuvent être considérées comme un moyen de maintenir et de renforcer la motivation pour les activités de gestion des ressources dans le cadre d’un budget limité, sans avoir besoin d’un financement important de la part de donateurs externes.

Chapitre 3 Mise en œuvre des mesures de gestion des ressources

3.2 Mesures visant à renforcer la durabilité de la gestion des ressources

Clarifier les facteurs de motivation pour les activités de gestion des ressources et envisager de créer des mécanismes pour motiver les participants. L’organisation de gestion des ressources diffuse les mesures de motivation examinées auprès des communautés cibles, obtient un budget et élabore un plan d’activité en coopération avec le Gouvernement. Préparer selon le budget et le plan d’activité, contrôler les activités de gestion des ressources selon des critères prédéfinis, partager les résultats avec les parties prenantes et appliquer des mesures de renforcement de la motivation, telles que l’attribution de récompenses aux personnes ayant obtenu de bons résultats.

Une planification de campagne similaire à cette étude de cas peut être envisagée lorsqu’il n’y a pas de soutien de la part de donateurs externes et que des mesures sont nécessaires pour maintenir et renforcer la motivation pour les activités de gestion des ressources dans le cadre d’un budget limité, telles que des fonds de soutien provenant d’agences gouvernementales ou d’entreprises nationales.