Cas

Cas 4-4 Intervention du gouvernement central : Cas de gestion élargie des ressources en poulpe dans le département de Mbour

Mots-clés

Gestion des ressources en poulpe à grande échelle, établissement de périodes de fermeture, groupes de pêcheurs, groupes de négociants, ministère de la pêche et de l’économie maritime, CRODT

Contexte

En 2012, alors que la gestion élargie des ressources en poulpe était en cours dans le département de Mbour au Sénégal, la période de fermeture de la pêche a été reportée par un groupe de mareyeurs qui souhaitaient donner la priorité à leurs activités commerciales. Préoccupé par cette situation, le gouvernement central est intervenu dans les activités de gestion des ressources et la période de fermeture de la pêche a été de nouveau établie. Comment cela est-il arrivé ?

Contenu

En 2011 où la gestion élargie des ressources en poulpe était en cours dans le département de Mbour avec l’appui du projet COGEPAS de la JICA, 3 CLPA de Joal, Sindia et Mbour ont mis en place une période de fermeture de la pêche du poulpe du 1er novembre au 20 novembre, et avec l’appui des entreprises d’exportation de produits de la pêche et de la Banque Mondiale, ont installé 3 800 pots à poulpe pour la ponte. Etant donné que la saison de ponte du poulpe s’étendrait de septembre à octobre, et si la pêche n’est pas fermée pendant cette période, cela n’a pas beaucoup de sens en termes de préservation des ressources. A cet égard, il y avait un conflit entre le groupe des pêcheurs qui prenait l’initiative de la gestion des ressources et le groupe des mareyeurs qui donnait la priorité aux affaires.

En 2012, le CLPA Joal a visé à fixer une période de fermeture du 10 septembre au 10 octobre, mais un groupe de mareyeurs a exprimé le souhait de reporter la période de fermeture au mois d’octobre, ce qui a conduit à une révision de la période de fermeture. Le Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime a estimé que le gouvernement central interviendrait si le gouverneur du département qui était le représentant du CLPA, ne pouvait pas prendre de décision sur la fixation de la période de fermeture et ne voulait pas assumer la responsabilité des ressources halieutiques. Par la suite, le département Mbour a trouvé un compromis avec le groupe de mareyeurs et a pris la décision de fixer une période de fermeture du 15 octobre au 15 novembre.

Le 19 septembre de la même année, le Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime a publié une circulaire indiquant que :

(1) la saison de fermeture de la pêche du poulpe s’étend du 1er octobre au 30 novembre 2012,

(2) la Direction des pêches (DPM) spécifie dans un arrêté que la production, la distribution et le commerce du poulpe sont suspendus pendant cette période et

(3) un comité est mis en place pour contrôler les bateaux de pêche qui ne respecteraient pas la période de fermeture.

Après une réunion entre le Ministre et des représentants de la Direction des pêches, du CRODT et d’autres organisations de pêche, il a été convenu que la période de fermeture de la pêche du poulpe s’étendrait du 1er octobre au 30 novembre. Toutefois, en raison de la longueur de la procédure juridique, l’interdiction a en fait pris effet du 20 octobre au 30 novembre. En conséquence, l’interdiction de la pêche au poulpe a été informée non seulement dans le département de Mbour, mais aussi à Lompoul au nord et à Djifer au sud.

Savoir acquis

S’il est vrai que certains pêcheurs et mareyeurs se sont plaints de l’intervention du gouvernement central dans la fixation de la période de fermeture de la pêche au poulpe, la fermeture de la pêche au poulpe a été généralement bien respectée. Afin de garantir également l’efficacité de l’intervention du gouvernement central dans la gestion des ressources à l’échelle nationale, il est important de refléter la volonté des pêcheurs, des mareyeurs et des autres parties prenantes sur le terrain dans le processus décisionnel.

Chapitre du guide relatif à cette étude de cas

Chapitre 4 Renforcement du rôle et de la capacité pratique des administrations

4.2 Développement d’un cadre juridique pour la gestion des ressources

(4) Exécuter les procédures d’approbation juridique de l’introduction d’institutions ou de politiques de soutien

En coordonnant les avis des ministères et des agences concernées, nous affinons la proposition élaborée pour qu’elle puisse être soumise à l’examen du Parlement. Nous poursuivons ensuite la procédure officielle d’approbation de la politique et du cadre de gestion des ressources que nous avons élaborée, par le biais soit de lois nationales soit de règlements provinciaux, selon le cas. Lors de la promulgation et de la mise en œuvre, nous menons des consultations préalables avec l’organisme de gestion des ressources et les parties prenantes de l’industrie de la pêche.

Situation à laquelle cette étude de cas pourrait se référer

Dans le cadre de la cogestion des ressources halieutiques menée par les résidents locaux en tant qu’utilisateurs des ressources, il arrive que des opinions divergentes ne puissent être conciliées en raison des différences d’intérêt entre les parties prenantes telles que les pêcheurs, les transformateurs et les négociants. Dans ce cas, le ministère de la pêche et de l’économie maritime, l’agence gouvernementale centrale, a pris l’initiative de coordonner les opinions dans de telles circonstances. Ce cas est instructif en ce qui concerne les procédures pratiques de cogestion des ressources halieutiques.