Cas

Cas GB-1 La cogestion accompagnée par l’UICN

5. République de Guinée-Bissau】

ContexteDepuis 1992, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) met en œuvre un ambitieux programme de conservation et de gestion durable des ressources naturelles dans les zones côtières, financé par la Direction suisse du développement et de la coopération, qui s’est achevé en 2001.

C’est ainsi que débute le processus de cogestion de la rivière Buba, en réponse à une demande de protection de la ressource par les pêcheurs locaux et à la volonté de l’administration des pêches d’éviter le développement de conflits avec les pêcheurs migrants.

Le processus de cogestion a été facilité par le Secrétariat d’État à la pêche, la Direction générale des pêches – Délégations côtières – Service de surveillance (FISCAP) et le Centre de recherche appliquée à la pêche (CIPA).

La stratégie vise à définir et à mettre en œuvre des mécanismes permettant l’utilisation à long terme des ressources halieutiques au profit des populations locales, en conciliant la durabilité en termes économiques et biologiques.
ContenuLa mise en œuvre des règles de pêche et de la période de repos biologique qui a suscité un débat national au niveau du Parlement de Guinée-Bissau en tenant compte de la revendication des armateurs et des pêcheurs de Cacheu dont le CIPA et la DGPA (Direction Générale de la Pêche Artisanale) soutiennent l’initiative afin de mieux comprendre la dévolution de l’Etat et la gestion des ressources.
 
On a initié avec les communautés de pêche un repos biologique dans trois fleuves qui sont :
  • Le fleuve Buba
  • Le fleuve Cacheu
  • Le fleuve Cacine

Pour le mois de septembre à octobre et l’espèce ciblé est le Barracuda. Nous nous sommes basés sur une étude menée par le centre de recherche parce que du point de vu empirique ils l’ont proposé avec les gens du CIPA. Ils ont montré clairement que durant cette période le Barracuda rentre dans le fleuve pour se reproduire. Donc on est convenu que durant cette période il est interdit de pêcher avec les filets maillants dans cette zone.
 
Les résultats de ces mesures sont les suivants
  • Diminution de la pression de pêche sur les espèces commerciales de grande valeur, telles que : Barracuda (Sphyraena Spp.) Barbo (Polydactylus Quadrifilis), Djoto (Pseudotholithus Elongatus), Corvina (Argyrosomus regius).
  • Connaissance de la ressource : Renforcement des connaissances scientifiques sur la biologie des espèces à forte valeur commerciale, publication régulière des résultats qui sont présentés au comité de coordination.
  • Amélioration de la connaissance des lieux de reproduction de l’espèce, afin d’assurer la sécurité de la reproduction ;
  • Détermination de la taille moyenne des espèces à valeur commerciale
  • Création de zones de pêche ;
  • Consensus sur les règles de pêche dans les sites de cogestion,
  • Interdiction d’utiliser des filets en mono-filament ;
  • Amélioration de la connaissance de l’écosystème fluvial 😉
  • Identification des espèces qui utilisent les rivières pour se nourrir et se reproduire
  • Détermination de la liste des principales espèces présentes dans la rivière ;
  • Connaître les zones de pêche à la crevette dans la rivière ;



En ce qui concerne le contrôle de l’effort de pêche dans le cadre des mesures de cogestion, la Guinée-Bissau a adopté la mesure suivante :
Réduire à 15 le nombre de pirogues motorisées dans la zone de cogestion et établir des zones et des règles de pêche dans ces zones.

ZONE 1 – Canal principal
  • Moteur de pirogue : 15 cv maximum
  • 60, 70, 80mm net : 500 m maximum
  • Filet de 30 mm : 250 m maximum
  • Palangre : 500 m maximum et 500 hameçons n° 5, 6, 7 et 8

ZONE 2 – 2ème rivière
  • Canoë motorisé : 15 cv maximum
  • 60, 70, 80 mm net : 300 m maximum
  • Filet de 30 mm : 200 m maximum
  • Palangre : 300 m maximum et 300 hameçons no. 5, 6, 7, 8

ZONE 3- Bras secondaire
  • Pirogue à moteur : Interdit
  • 60, 70, 80 mm net : 100 m maximum
  • Filet de 30 mm : 100 m maximum
  • Palangre : 100 m maximum et 100 hameçons Nº 5, 6, 7, 8

ZONE 4 : Bras tertiaire
  • Canoë à moteur interdit
  • Autorisé uniquement pour la pêche de subsistance
  • Filet d’épervier
  • Pêche à la ligne
 
Interdiction sur le fleuve
  • Pêche avec un moteur de plus de 15 CV
  • Utilisation du filet mono-filament sur la rivière
  • Captures de requins et de tortues
  • Pêche au filet maillant pendant la période de repos biologique (d’août à septembre)
  • La coupure des mangroves dans le souci d’améliorer l’habitat ;
  • Interdiction de couper la mangrove
  • Interdiction de la capture de poissons juvéniles par la délimitation de maillages minimaux autorisés par type de pêche

Reboisement de la mangrove
Améliorer les produits à valeur ajoutée ;
  • CIPA, chargé d’effectuer un contrôle de qualité sanitaire sur les sites de débarquement ;
  • Formation dans les domaines de la manipulation et de la conservation du poisson à bord des pirogues et de la commercialisation par le biais de boîtes isothermes et de carcasses de boîtes réfrigérées et d’autres moyens de conservation.
  • Formation dans les domaines de la transformation (fermentation/séchage, salage/séchage et fumage)
  • Formation dans le domaine de l’exportation des produits de la pêche.
Enseignements tirésl’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a continué de soutenir la cogestion pendant 10 ans. La mise en place d’une cogestion prend beaucoup de temps. Un soutien constant est nécessaire pendant la phase de démarrage.
Chapitre du guide pertinent pour cette étude de casChapitre 3 Mise en œuvre des mesures de gestion des ressources

3.1 Mesures de gestion des ressources
Situation à laquelle cette étude de cas pourrait se référer

Cette étude de cas est une référence utile pour ceux qui commencent à développer la cogestion dans les rivières avec des règles spécifiques bien détaillées.