Cas 3-12 Amélioration de l’habitat de poissons par l’installation de récifs artificiels : le cas d’une aire marine protégée à Joal.
Mots-clés | Aire marine protégée (AMP), Joal, récifs de coquillages, COGEPAS, comité de gestion des AMP |
Contexte | En novembre 2004, le gouvernement sénégalais a créé une aire marine protégée (ci-après AMP) à Joal en Petite-Côte. L’objectif est de restaurer ou d’augmenter les stocks dans l’AMP en protégeant les poissons géniteurs reproducteurs par l’interdiction de la pêche et la réglementation des méthodes de pêche dans l’AMP. Ce récif artificiel créé à partir de coquillages a été immergé dans cette zone. Quels sont les défis auxquels doit faire face cette réserve marine et comment l’installation de récifs artificiels contribue-t-elle à les résoudre ? |
Contenu | Étant donné que la zone côtière de Joal possède peu de récifs naturels et abrite un fond marin monotone, le CLPA Joal a donné un avis selon lequel il serait approprié de mener des activités visant à établir des récifs artificiels afin d’aménager des frayères et de lieux de croissance des ressources halieutiques dans l’AMP mise en place. Le projet COGEPAS de la JICA, a soutenu l’introduction d’un type de récif doté d’un grillage métallique rempli de coquillages, et ces récifs ont été installés en coopération avec le comité de gestion de l’AMP et la Direction des parcs nationaux. En juillet 2010, 20 récifs de coquillages (70-80 kg chacun) ont été installés dans l’AMP, et cinq mois plus tard, une enquête en plongée a confirmé la présence d’algues et de petits poissons. Ensuite, 135 récifs de coquillages ont été installés. Les récifs de coquillages, qui valorisent les coquillages rejetés pour la reproduction des ressources, sont peu coûteux et hautement durables, et les pêcheurs des zones environnantes aspirent à l’installation de ces récifs dans leurs eaux. L’activité de fabrication et d’immersion de récifs de coquillages dans l’AMP s’est poursuivie après la fin de COGEPAS. D’après un entretien mené au bureau des pêches de Joal en juin 2017, au moins 600 récifs de coquillages ont été fabriqués et immergés dans l’AMP au large de Joal depuis la fin de COGEPAS. Des fonds du Ministère de l’Environnement alimentés par des bailleurs de fonds ont été offerts via le comité de gestion de l’AMP pour cette activité. |
Savoir acquis | La production des récifs de coquillages à partir de matériaux disponibles localement ou de coquillages rejetés, est une activité hautement durable qui s’est poursuivie après la fin de l’assistance extérieure en raison de la disponibilité des matériaux et de la facilité de production. Cependant, il existe des opinions selon lesquelles des améliorations sont encore possibles en ce qui concerne la solidité des récifs, en termes de durabilité de leur forme et d’endurance une fois qu’ils sont installés dans la mer. |
Chapitre du guide relatif à cette étude de cas | Chapitre 3 Mise en œuvre des mesures de gestion des ressources 3.1.3 Amélioration de l’habitatLes méthodes visant à améliorer l’habitat des ressources comprennent la création de zones de préservation ou de zones de restriction de la pêche visant à protéger les zones d’alevinage, la création d’habitats par le biais des récifs artificiels ainsi que la reforestation de mangroves pour créer des nurseries. |
Situation à laquelle cette étude de cas pourrait se référer | Cette étude de cas peut être utilisée comme un exemple efficace lors de la création de zones protégées ou de zones de pêche restreinte dans le but de conserver les nurseries de poissons juvéniles et d’envisager l’établissement de récifs artificiels de poissons comme moyen d’améliorer l’habitat des zones protégées établies. |